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Exposition, Archives 2016-2020

Cécile Cuny, Nathalie Mohadjer, Hortense Soichet

On n'est pas des robots : ouvrières et ouvriers de la logistique

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La logistique consiste à organiser l’entreposage et le transport des matières premières, des composants pour l’industrie et des marchandises depuis leurs lieux de fabrication jusqu'à leurs lieux de consommation. Les entrepôts constituent aujourd’hui des points de passages obligés pour contrôler, stocker, dégrouper, préparer et réexpédier les marchandises vers leur destination finale.

 

 

L’image du « flux tendu » et les promesses de sa digitalisation présentent cette activité comme un écoulement continu et auto-régulé de marchandises. Or les entrepôts constituent des points de passages obligés pour pouvoir contrôler, stocker, dégrouper, préparer et réexpédier les marchandises vers leur destination finale. Ces activités sont effectuées par des agents de tri, caristes, agents d’expédition, agents de réception, manutentionnaires, magasiniers ou pickers. Ces métiers représentent 13 % des emplois ouvriers en France, 17 % en Allemagne. Ils sont principalement localisés dans des zones logistiques, à la périphérie des grandes agglomérations.

Souvent décriées pour leurs pollutions environnementales, les zones logistiques sont l’œuvre d’acteurs concrets. Des années 1970 aux années 1990, les implantations logistiques ont majoritairement lieu au sein de zones industrielles préexistantes. Les terrains, acquis et réhabilités par des sociétés d’aménagement publiques, sont disponibles pour tout type d’implantation d’entreprises. Le rôle des autorités municipales se limite à la signature des permis de construire.

Durant les années 1990, émerge un marché immobilier dominé par de grandes firmes immobilières internationales (Prologis, Global Logistic Properties, Goodman, Segro). Ces firmes développent et gèrent des zones logistiques de plusieurs entrepôts, totalement privées et closes, dont ils sont les seuls responsables : de la construction des bâtiments à l’aménagement en passant par la gestion quotidienne.

C’est précisément sur ces nouveaux lieux du travail ouvrier et sur les mondes sociaux qui se déploient à partir d’eux que porte l’enquête présentée dans cette exposition.

Le travail photographique présenté dans cette exposition a été réalisé avec la collaboration des chercheurs Clément Barbier, David Gaborieau, Gwendal Simon et Nicolas Raimbault.

Exposition coproduite par la Maison Doisneau, le laboratoire d'Urbanisme de l'Université Paris-Est Marne-la-Vallée et le Graph-Cmi de Carcassonne

Dossier de presse