10/2001
Publié le - Mis à jour le
L’exposition Lajos Lengyel présente pour la première fois en France un artiste aux multiples talents, graphiste et photographe, qui explore jusqu’à sa mort en 1978 toutes les possibilités du medium photographique. Il mène de front le reportage social, le photomontage, le graphisme publicitaire, le portrait, et multiplie les expérimentations photographiques. Sa carrière, originale et créative, s’oriente plus radicalement, après les années cinquante, vers les recherches formelles et esthétiques. Néanmoins, dès les années trente, Lajos Lengyel est déjà très inspiré par la matière et la lumière. Natures mortes ou portraits, transfigurés par les surimpressions, métamorphosés par les ombres, échappent à leur classification, deviennent des images uniques, mues par la magie et la force de l’imaginaire. Cette exposition permet également de découvrir plusieurs maquettes originales de ses photomontages.
Née d’une passion, la collection privée offre souvent au public une rencontre réjouissante et instructive. Elle sait révéler parfois des perspectives moins conventionnelles, voire inexplorées, de l’histoire de la photographie. L’histoire de chacune de ces images commence, quant à elle, avant celle de la collection. Elle démarre en effet gràce à une poignée de « découvreurs » qui sortent un jour ces photographies de l’anonymat, les font passer du grenier où elles dormaient à la collection qui va leur offrir une seconde vie. La photographie hongroise des années trente doit beaucoup à l’un de ces « passeurs », Csaba Morocz, dont les compétences et le professionnalisme permettent aujourd’hui d’admirer quelques photographies rares et exceptionnelles préservées désormais de l’oubli.
Si la photographie hongroise a un riche passé lié au pictorialisme et au documentaire social, cette exposition met l’accent sur des créations moins connues issues d’un registre particulier à la Hongrie. Prélevant sur la réalité environnante des sujets simples et banals, ces photographes vont créer un style sobre et rudimentaire, fait de quelques signes, sorte de « primitivisme » photographique qui, s’écartant des maniérismes, va s’inspirer de toutes les libertés offertes par le medium.