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Jean Dieuzaide

Un homme d’images

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En 1944, à la libération de Toulouse, Jean Dieuzaide fait de nombreuses photographies des événements, et entre autres, il réalise en septembre un portrait du général de Gaulle qui deviendra son portrait officiel. Ces premières images vont déterminer sa carrière de photographe qu’il poursuit en devenant reporter pour plusieurs quotidiens et hebdomadaires nationaux. Il rencontre très tôt les photographes Lucien Lorelle, son aîné, et Robert Doisneau qui deviendra son ami.

Il travaille à l’illustration de nombreux ouvrages et fait plusieurs reportages sur des secteurs industriels de la région toulousaine, dont particulièrement l’aéronautique. Parallèlement, il continue ses recherches personnelles et participe à des expositions. Dès lors, sa vie sera consacrée à ce medium et il deviendra au fil du temps l’une des figures centrales de la photographie française. Dans les années 50, il effectue, entre autres, les séries sur l’Espagne et le Portugal dont beaucoup de vues sont désormais célèbres. Il expose en France et à l’étranger, exécute de multiples commandes, et reçoit divers prix dont le premier prix Nièpce, en 1955, et le prix Nadar en 1961, créés par Gens d’Images. Fin technicien, Jean Dieuzaide sait cultiver les rapports subtils qu’entretiennent la matière et la lumière et, dans la diversité des sujets qu’il traite à l’époque, l’architecture romane tient à ce titre une place significative. Plusieurs ouvrages fameux seront illustrés par ses photographies et 300 d’entre elles sont rassemblées dans l’exposition L’Art roman du soleil présentée au Musée des Augustins à Toulouse en 1960, puis au Pavillon de Marsan à Paris en 1962. Jean Dieuzaide va mener une carrière très dense de près de soixante ans impossible à résumer en quelques lignes et dont la grande originalité aura été d’explorer tous les domaines de la photographie, tant celui de la création – tels ses « Centrichimigrammes » ou ses virages partiels – que celui de la diffusion. Passionné, il s’investit totalement dans plusieurs démarches importantes pour la reconnaissance de la photographie à une époque où elle était dédaignée et moins au centre de l’actualité. Il devient ainsi cofondateur en 1970 des Rencontres internationales de la photo d’Arles et, en 1974, fondateur de la Galerie du Château d’Eau à Toulouse où il présentera plus de 200 expositions de grands photographes du monde entier. Cette exposition rend hommage à cet homme d’images enthousiaste et chaleureux, qui a fait un grand honneur à la Maison de la Photographie Robert Doisneau en devenant son parrain lors de son inauguration en 1996.