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Archives 2001-2005

Gérald Assouline - Jean-Francis Fernandès

Attente…au bord de la Baltique

Parcours

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Aucune anecdote, ni récit, ni démonstration, rien de tel dans ces deux expositions. Ces images semblent, au contraire, émerger du silence et baigner dans une singulière quiétude. Pourtant, ces photographies n’inspirent pas la sérénité car on y décèle rapidement, à travers un calme diffus, les indices d’une attente, d’une solitude ou d’un tourment passé. Dans des images souvent peuplées d’ombres et de silhouettes lointaines et fantomatiques, les présences fugitives se confondent avec l’absence.

Afin de parcourir cette série réalisée dans les petites républiques baltes, Gérald Assouline nous offre un fil d’Ariane qui est celui de l’attente. Puis, en s’attardant sur chaque image, on se surprend à voyager grâce à une multitude de signes étranges et contradictoires. De la froideur de la nuit à la blancheur de la neige, le spectateur cherche en vain le refuge apaisant d’une signification évidente et simple. Ces images sont celles d’une quête personnelle, ce sont « des photos d’hiver…la saison de l’intériorité », « c’est l’histoire d’un désir de se perdre… » ainsi que l’écrit lui-même le photographe.

Le voyage de Jean-Francis Fernandès ne se déroule pas, quant à lui, dans l’espace mais dans le temps. L’empathie avec autrui transparaît de manière plus flagrante et le témoignage est parfois plus manifeste. Pourtant ce Parcours reste la vision d’un monde intérieur, comme une coupe dans la grande traversée d’une vie. Là encore aucun thème n’apparaît pour nous rassurer et nous entrons en dialogue avec des ombres, avec les bribes d’un décor invraisemblable, des graffitis sur une tôle tordue, des lambeaux de buée sur une vitre.

Tous deux accèdent à ce magnifique paradoxe de la photographie : faire naître d’un univers de silence immobile un monde foisonnant de sensations créé à partir de ce langage unique que seul notre regard saura interpréter.