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Graciela Iturbide

Photographies, 1974-1990

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Il y a trente ans, Graciela Iturbide participait à une première exposition, dans son pays natal, à Mexico. Depuis, son nom et ses photographies ont fait le tour du monde. Tout au long de ce parcours incomparable, elle s’est essentiellement consacrée aux hommes et aux femmes de son pays, soucieuse de témoigner de leur quotidien, de leurs fêtes et de leurs rites, de leur culture et de leur réalité

En 1987, sa série sur les femmes de Juchitán est récompensée par le prix de la photographie humaniste Eugene Smith. Au-delà du sujet, la magie des instants et la précision des cadrages, l’étrangeté des situations ou l’équilibre puissant des compositions, nous rappellent le talent particulier d’une photographe formée d’abord au Centre d’Etudes Cinématographiques de Mexico, puis dans sa pratique d’assistante auprès du célèbre Manuel Alvarez-Bravo. Maintes fois honorée depuis (prix de la Fondation Guggenheim, premier prix du Mois de la Photo de Paris, grand prix international d’Hokkaido au Japon, …), Graciela Iturbide fait désormais partie des figures éminentes de la photographie latino-américaine. Pourtant ses images résistent aux analyses aisées et aux interprétations exotiques qui découlent trop souvent de nos regards d’Européens. « Pour Iturbide, l’appareil photographique est un outil exploratoire, un sésame pour accéder à l’univers des autres et à un mode de vie avec lequel elle établit une forme de complicité. (…) (elle) considère la photographie d’abord en termes d’interaction sociale, c’est-à-dire peut-être moins comme un art que comme une relation sociale par images interposées. »*. A travers cette quête d’identité, d’elle-même et de l’autre, Graciela Iturbide joue sur les illusions créées par le procédé et transforme la réalité en une suite d’instants uniques et d’extraordinaires allégories.